L’idée fait son chemin : et si les États intégraient le Bitcoin à leurs réserves officielles ? Alors que les États-Unis expérimentent timidement cette voie via des saisies judiciaires, le Royaume-Uni, lui, a tranché. « Pas pour nous », a déclaré Emma Reynolds, secrétaire économique au Trésor britannique. Un rejet franc qui cache pourtant une question plus profonde : le Bitcoin est-il en train de devenir un actif souverain malgré les réticences des gouvernements ?
Le Royaume-Uni dit « non » : stratégie ou aveuglement ?
Ce n’est pas approprié pour notre marché. La déclaration d’Emma Reynolds au Financial Times Digital Asset Summit a fait l’effet d’une douche froide dans l’écosystème Bitcoin. Pourtant, le Royaume-Uni prétend vouloir devenir un hub crypto. Un paradoxe ? Pas vraiment.Le pays préfère adapter ses lois existantes plutôt que de copier le MiCA européen ou la stratégie américaine. « Même risque, même régulation » : le mantra est clair. Mais réguler un actif décentralisé comme le Bitcoin relève-t-il de la gageure ? Reynolds elle-même l’admet : « La décentralisation est particulièrement complexe. »
De l’autre côté de l’Atlantique, les États-Unis accumulent discrètement du Bitcoin via les saisies du FBI et les initiatives de certains États. Une approche pragmatique qui contraste avec le rejet britannique. Qui a raison ? L’histoire le dira. Mais une chose est sûre : ignorer le BTC, c’est peut-être rater le train de la révolution financière.
Malgré ses déclarations fermes, le Royaume-Uni a créé un groupe de travail avec les États-Unis sur le sujet. Preuve que, derrière les postures, le Bitcoin s’impose comme un sujet incontournable. La technostructure a compris ce que les politiques refusent encore d’admettre.
la guerre silencieuse a déjà commencé
Le prix du Bitcoin a légèrement tremblé après l’annonce britannique. À tort. Car cette petite musique régulatoire cache l’essentiel : les États sont en train de perdre le contrôle. Et ils le savent.Le gouvernement ne peut pas tout faire », reconnaît Reynolds. Un aveu rare. Comment réguler ce qu’on ne peut pas saisir ? Comment taxer ce qu’on ne peut pas geler ? Le Bitcoin pose des questions inédites auxquelles les États ne sont pas préparés.
Pendant que les gouvernements débattent, les entreprises accumulent. MicroStrategy, Tesla, et maintenant Semler Scientific : le mouvement est lancé. Les réserves corporate en Bitcoin pourraient bientôt surpasser celles des États. Un renversement historique du rapport de force.
Certains y voient une menace. D’autres, une opportunité. Une chose est certaine : le Bitcoin ne demande pas la permission. Que les Trésors publics l’adoptent ou non, son adoption continue. Lentement, sûrement. Irrésistiblement.