Et si le remède à la dette colossale des États-Unis ne venait pas des banques centrales, mais… du Bitcoin ? C’est en tout cas la conviction audacieuse de la sénatrice Cynthia Lummis, qui défend un plan aussi radical que visionnaire : constituer une réserve stratégique d’un million de BTC pour sauver l’économie américaine. Soutenue par Donald Trump, sa proposition fait trembler les traditionnalistes de Wall Street tout en électrisant les partisans des cryptomonnaies. Mais derrière le buzz politique se cache une question cruciale : et si le Bitcoin était bien plus qu’un actif spéculatif… mais le dernier rempart contre l’effondrement du dollar ?
Un pari audacieux : 1 million de Bitcoin pour sauver l’Amérique
La dette américaine frôle les 36 000 milliards de dollars, un chiffre si vertigineux qu’il en devient abstrait. Pourtant, Cynthia Lummis, sénatrice du Wyoming et fervente crypto-enthousiaste, propose une solution concrète : acheter 200 000 BTC par an pendant cinq ans. Objectif ? Créer un « trésor de guerre » numérique capable de contrebalancer la dette tout en imposant une discipline monétaire inédite.
Pourquoi le Bitcoin plutôt que l’or ou les bons du Trésor ? La réponse tient en deux mots : rareté programmable. Contrairement aux monnaies fiduciaires, dont la planche à billets tourne à plein régime, le Bitcoin est limité à 21 millions d’unités. Une caractéristique qui, selon Lummis, en fait le seul actif capable de restaurer la confiance dans le système financier. « Si nous continuons à imprimer des dollars sans limite, nous nous dirigeons droit vers l’hyperinflation, du niveau du Zimbabwe ou de la République de Weimar », a-t-elle averti.
Mais l’idée ne séduit pas que les libertariens. Donald Trump, autrefois sceptique, a radicalement changé de position. Après avoir signé un décret créant une réserve fédérale de Bitcoin (alimentée par les saisies judiciaires), il soutient désormais ouvertement la loi Lummis. Une alliance surprenante ? Pas tant que ça. Car derrière les discours politiques se profile une réalité implacable : les États-Unis ont épuisé leurs options traditionnelles.
Bitcoin vs. hyperinflation : la bataille pour l’avenir du dollar
Le scénario catastrophe est sur toutes les lèvres : un défaut de paiement américain entraînerait une crise bien pire que la Grande Dépression. Face à ce risque, Lummis esquisse trois chemins possibles : l’effondrement pur et simple, la spirale inflationniste… ou la révolution Bitcoin.
La fin du dollar-roi ?
La sénatrice ne prédit pas la disparition du dollar, mais son déclin progressif, à l’image de la livre sterling au XXᵉ siècle. « Il n’a pas disparu, il a juste perdu de sa puissance », explique-t-elle. Pour éviter ce destin, elle mise sur une stratégie agressive : transformer le Bitcoin en actif de réserve souverain. Une idée renforcée par les estimations de VanEck : si les États-Unis suivent ce plan, leur réserve de BTC pourrait compenser 21 000 milliards de dollars de dette d’ici 2049.
L’arme technologique contre la dette
Mais le Bitcoin n’est qu’une pièce du puzzle. Pour Lummis, l’IA, la robotique et la blockchain sont les véritables leviers d’une croissance post-dette. « La technologie booste la productivité et réduit les coûts. Elle nous permet de croître plus vite que notre dette », affirme-t-elle. Une vision qui dépasse le clivage politique, comme en témoigne le soutien bipartisan au Bitcoin Act, porté à la Chambre par le député Nick Begich.
Un changement de paradigme inévitable ?
Reste une question cruciale : les États-Unis sont-ils prêts à abandonner le dogme du dollar ? Si la loi Lummis est adoptée, elle marquera un tournant historique : la première reconnaissance officielle du Bitcoin comme pilier de la stabilité économique. Mais le chemin sera semé d’embûches, des lobbies bancaires aux réticences réglementaires.