La Suisse, avec son héritage de prudence et d’innovation bancaire, pourrait être sur le point de marquer l’histoire. Une initiative audacieuse menée par Yves Bennaïm vise à inclure Bitcoin dans les réserves de la Banque nationale suisse (BNS), un pas qui pourrait transformer la gestion financière du pays.
Un changement constitutionnel historique pour la suisse
Le cœur de cette initiative est une modification proposée de la constitution suisse, spécifiquement l’article concernant les réserves de change de la BNS. Actuellement, une portion de ces réserves doit être détenue en or.
La proposition suggère d’ajouter deux mots: “et Bitcoin”. Simple en apparence, ce changement pourrait déclencher une révolution dans la gestion des réserves du pays.
Yves Bennaïm, un pilier de la crypto communauté suisse, voit cela comme une stratégie pour “protéger notre souveraineté et notre neutralité” dans un monde financier incertain tout en “ouvrant un débat” sur l’avenir économique de la Suisse.
Pour réussir, la proposition doit surmonter de nombreux obstacles, notamment recueillir 100,000 signatures pour déclencher un référendum.
Luzius Meisser de Bitcoin Suisse est prêt à défendre cette idée devant la BNS, arguant que Bitcoin offre une robustesse à long terme face aux pressions inflationnistes qui menacent les devises traditionnelles comme l’euro et le dollar.
L’initiative reçoit également un soutien académique et industriel, avec des experts comme le professeur Gunther Schnabl qui plaident pour Bitcoin comme moyen de diversification des risques.
L’enjeu économique
Il y a deux ans, Thomas Jordan de la BNS rejetait une proposition similaire, arguant que Bitcoin ne répondait pas aux critères des réserves de change.
Cependant, Luzius Meisser soutient que, compte tenu de l’appréciation de Bitcoin, une adoption précoce aurait pu enrichir la Suisse de près de 33 milliards de dollars.
Ce nouvel essai pourrait donc être une chance pour la BNS de réviser sa stratégie face à un environnement économique et réglementaire en mutation.
Avec la prochaine Assemblée générale de la BNS, le monde financier suisse, et peut-être international, retient son souffle. Ce référendum représente plus qu’une décision financière. Il s’agit d’un test pour la vision suisse de son futur monétaire.
Si adopté, Bitcoin pourrait non seulement renforcer les réserves nationales, mais aussi servir de modèle pour d’autres nations. Reste à voir si la Suisse fera un pas audacieux vers l’avenir ou restera fidèle à ses traditions.
Ce débat sur l’intégration de Bitcoin dans les réserves suisses n’est pas seulement une question économique, mais aussi un signe des temps : dans la danse entre les monnaies traditionnelles et digitales, la Suisse pourrait bien choisir de mener la valse. Pendant ce temps, le bitcoin vit dans une nouvelle ère.
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