Le gouvernement nigérien a récemment gelé plus de 37 millions de dollars en crypto. Ces derniers appartenaient à des présumés organisateurs de manifestations. Il se peut que l’ordre soit venu de la Haute Cour fédérale d’Abuja.
Une réaction autoritaire face à la contestation
Le Nigeria, une des plus grandes économies d’Afrique, est en proie à des tensions sociales croissantes. Les récentes manifestations, baptisées #EndBadGovernance, ont attiré l’attention sur l’incapacité du gouvernement à répondre aux besoins économiques de ses citoyens.
Dans ce contexte, la décision du gouvernement de geler les comptes crypto de certains organisateurs apparaît comme une réponse directe à la contestation.
Le 8 août 2024, la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) a présenté une requête ex parte devant la Haute Cour fédérale d’Abuja. Dans ce genre de requête la décision est prise par le juge uniquement sur la base des informations fournies par la partie qui a déposé la requête. En effet, l’autre partie ait l’opportunité de répondre ou de défendre ses intérêts à ce stade.
La requête présentées alléguait que les fonds détenus dans les portefeuilles crypto des organisateurs étaient le produit de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. L’EFCC n’avait pas encore rélévé l’identité des propriétaires des portefeuilles. Mais il a obtenu une ordonnance de gel des comptes. Cette action rappelle les mesures prises en 2020 lors des manifestations #EndSARS. À l’époque, des comptes avaient déjà été bloqués sous prétexte de lutter contre le financement du terrorisme.
La Crypto : Un nouveau champ de bataille
La décision de geler ces comptes crypto met en lumière un nouveau front dans la lutte entre le gouvernement nigérian et ses citoyens. Dans un pays où la monnaie locale est sujette à une inflation galopante, les crypto sont devenues un refuge pour nombreux au Nigeria. Les crypto représentent une protection contre la dévaluation. De plus, elle sont aussi un moyen de contourner les restrictions financières imposées par l’État.
Cependant, cette évolution n’est pas sans risques. Le gouvernement voit dans l’usage croissant des crypto un défi à son autorité. Les événements récents montrent que les autorités nigérianes considèrent désormais la crypto comme une menace économique. Mais pour eux, c’est aussi un outil potentiellement subversif. En gelant ces comptes, le gouvernement cherche à neutraliser une source de financement qui pourrait soutenir les mouvements de contestation.
Un précédent dangeureux pour l’avenir
Cette situation soulève des questions préoccupantes sur l’avenir des crypto-monnaies au Nigeria, et plus largement en Afrique. Il se peut que le gouvernement parvienne à justifier ces actions en invoquant la lutte contre le terrorisme. En fait, cela pourrait établir un précédent dangereux. Les régimes autoritaires pourraient s’inspirer de ce cas pour réprimer toute opposition en ciblant les ressources financières de leurs opposants.
De plus, cette affaire pourrait avoir des répercussions sur la perception des crypto en tant qu’outils de liberté économique. Beaucoup voient dans la crypto un moyen de s’émanciper des systèmes financiers traditionnels. Mais le cas nigérian montre qu’elle peut aussi devenir un instrument de contrôle pour les gouvernements. La frontière entre sécurité nationale et répression politique devient floue. Elle mettant en péril l’un des principaux attraits de la crypto. En effet, celle-ci promet l’indépendance vis-à-vis des pouvoirs en place.
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