Le bitcoin prend une autre dimension en Ouganda. Dans ce pays qui accueille plus de 1,6 million de réfugiés, la crypto devient un outil vital. Incapables d’ouvrir des comptes bancaires à cause des restrictions liées à l’absence de carte d’identité nationale, ces réfugiés trouvent dans la crypto une solution à la fois accessible et sécurisée.
Une solution face à l’exclusion bancaire
L’Ouganda, bien qu’hospitalier envers les réfugiés, impose des règles strictes en matière d’identification pour l’accès aux services financiers.
Une carte d’identité nationale est indispensable pour ouvrir un compte bancaire, un document auquel la majorité des réfugiés n’ont pas accès.
Cette exclusion rend difficile l’intégration économique et limite les possibilités de subvenir à leurs besoins.
Noble Nyangoma, ancien PDG du Bitcoin Innovation Hub, explique : « Les réfugiés en Ouganda n’ont pas de pièce d’identité – une carte d’identité nationale – ils n’ont donc aucun moyen d’ouvrir des comptes bancaires. »
C’est dans ce contexte que le bitcoin fait son apparition, non plus comme une simple monnaie numérique, mais comme un instrument de liberté économique.
Contrairement aux institutions bancaires, le bitcoin n’exige aucune pièce d’identité. Il permet à ses utilisateurs d’envoyer, recevoir et dépenser de l’argent en toute autonomie. C’est une véritable révolution pour ceux qui se retrouvent coupés du système financier traditionnel.
Le Bitcoin Innovation Hub, basé à Kampala, joue un rôle clé dans cette transformation. Il forme les réfugiés non seulement aux compétences entrepreneuriales comme le codage ou la coiffure, mais aussi à l’utilisation de la crypto.
Grâce à ce programme, ils apprennent comment gagner, acheter et dépenser des bitcoins, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles opportunités économiques.
Un moyen de surmonter les obstacles bureaucratiques
Le bitcoin, en tant que monnaie décentralisée, offre une alternative puissante face aux barrières bureaucratiques.
L’absence de besoin d’une identification formelle pour participer au réseau permet aux réfugiés de contourner les restrictions administratives.
Nyangoma souligne : « Pourquoi le bitcoin ? Avec le bitcoin, personne ne va vous demander ‘Où est votre carte d’identité nationale ?’ ». Ce simple fait est un atout majeur pour les réfugiés, qui se retrouvent souvent sans aucun document d’identification dans leur pays d’accueil.
Le recours au bitcoin ne se limite pas à l’accès à un compte bancaire virtuel. Il devient un moyen d’entreprendre.
Nombreux sont les réfugiés qui, grâce aux compétences acquises au bitcoin Innovation Hub, parviennent à lancer de petites entreprises.
Que ce soit pour vendre des produits alimentaires ou offrir des services comme la coiffure, ils utilisent le bitcoin pour leurs transactions, créant ainsi un modèle économique qui contourne les systèmes financiers classiques.
Cette utilisation innovante de la crypto ne se limite pas à l’Ouganda. Dans d’autres pays où les réfugiés font face à des obstacles similaires, le bitcoin commence à être adopté de manière similaire.
En Ouganda, cependant, l’échelle du phénomène, combinée au soutien de structures comme le Bitcoin Innovation Hub, rend cette situation unique. Ce mouvement pourrait bien redéfinir la manière dont les populations marginalisées s’intègrent économiquement dans leur société d’accueil.
L’avenir du Bitcoin pour les réfugiés en Afrique
Le bitcoin offre aux réfugiés ougandais une chance unique de reprendre le contrôle de leur destin économique.
Mais cette révolution ne s’arrête pas là. Alors que l’Afrique est confrontée à des défis similaires en matière d’identification et d’accès aux services financiers, le rôle de la crypto pourrait s’étendre bien au-delà des frontières ougandaises.
Les pays voisins, tels que le Kenya et la RDC, observent déjà ce phénomène et pourraient eux aussi voir leurs populations vulnérables adopter le bitcoin.
Les perspectives sont prometteuses. Avec une population de réfugiés qui ne cesse de croître, l’Afrique pourrait devenir un terrain fertile pour l’adoption de solutions décentralisées comme le bitcoin.
En supprimant les intermédiaires financiers et les contraintes bureaucratiques, la crypto pourrait bien devenir un outil d’émancipation pour des millions de personnes à travers le continent.
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