Ces dernières années, l’Éthiopie a connu une transformation singulière : elle s’est lancée à corps perdu dans l’aventure Bitcoin. Au départ, peu auraient parié sur ce pays d’Afrique de l’Est pour devenir un acteur majeur du minage. Pourtant, les efforts conjoints d’Ethiopian Electric Power (EEP), d’investisseurs internationaux et d’entreprises de minage privées ont fait émerger une nouvelle réalité. Désormais, plus de 600 MW d’énergie alimentent le réseau Bitcoin, et ce n’est que le début.
Des débuts timides à une croissance fulgurante
Au premier trimestre 2024, l’Éthiopie a surpris plus d’un observateur. Les tarifs alléchants d’EEP (3,2 cents USD/kWh) ont attiré plusieurs géants du minage, venant de pays comme la Russie et la Chine.
Cette manne énergétique, sous-exploitée pendant des années, est soudainement devenue le moteur d’une filière Bitcoin en plein essor. Les médias locaux et internationaux, du BBC News Day Live à Addis Standard, ont aussitôt braqué leurs projecteurs sur ces installations à la croissance exponentielle.
Les chiffres le prouvent : l’EEP a enregistré 2 millions USD de revenus au début de l’année, puis 10,1 millions quelques mois plus tard, pour finalement culminer à 55 millions USD à la fin 2024.
Entre-temps, des conférences et sommets se sont multipliés, comme l’Africa Bitcoin Mining Summit (ABMS ’24) organisé par la Green Africa Mining Alliance.
Cette effervescence a également poussé des entreprises telles que BitFuFu et BIT Mining Limited à annoncer des acquisitions massives sur le sol éthiopien, confortant la réputation grandissante du pays comme eldorado du minage.
La presse économique n’est pas en reste. Bloomberg, The Economist et CNBC ont tous salué le “boom” éthiopien, racontant comment des investisseurs audacieux ont foncé sur cette opportunité, attirés par un mélange unique de bas coûts, de réceptivité gouvernementale et d’infrastructures en plein développement. Pour un secteur autrefois embryonnaire, l’essor est spectaculaire.
Vers une ambition encore plus élevée pour le minage du bitcoin
Malgré ce succès, l’Éthiopie ne compte pas se reposer sur ses lauriers. Les autorités et les acteurs de la filière visent désormais un objectif clair : apporter 1 GW d’énergie au réseau Bitcoin.
Pour y parvenir, le gouvernement doit maintenir un cadre législatif stable et transparent. Produire davantage d’électricité est essentiel, mais il faut aussi simplifier les procédures douanières, éclaircir les lois fiscales et garantir l’immuabilité des contrats commerciaux.
Les initiatives technologiques se multiplient également. L’infrastructure à clé privée (PKI), annoncée par le Premier ministre Abiy Ahmed, entend créer un écosystème plus sécurisé pour les transactions et le stockage des clés.
Les traductions du livre blanc de Bitcoin en amharique, ou encore l’essor de podcasts locaux comme Gugut Podcast, témoignent du foisonnement d’idées.
Pour couronner le tout, les chiffres de hachage grimpent en flèche. Selon la chaîne Telegram « Bitcoin », 2,5 % du hashrate mondial provient déjà d’Éthiopie, un résultat étonnant qui pourrait vite doubler. Si tous les signaux restent au vert, le pays se rapprochera de son objectif d’un gigawatt pour le réseau Bitcoin.
En somme, l’Éthiopie illustre la manière dont un État, autrefois jugé “périphérique”, peut se hisser sur la carte mondiale de la crypto. Les perspectives ? Colossales. Tant que chacun, des mineurs de bitcoins aux organismes publics, joue la carte de la collaboration et garde l’innovation au premier plan, l’avenir s’annonce radieux. Restez humbles, empilez des satoshis et, comme on dit ici, Selamta – bienvenue à l’ère du Bitcoin éthiopien.
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