Biden-Trump : Une joute verbale sans trace de la crypto

Le premier débat présidentiel entre Joe Biden et Donald Trump, organisé par CNN le 27 juin, a couvert une multitude de sujets, de l’économie à l’immigration en passant par la politique étrangère. Pourtant, une absence notable a marqué cet échange de 90 minutes : la crypto. Alors que l’industrie crypto a collecté des fonds massifs pour influencer les élections de 2024, ni Biden ni Trump n’ont mentionné ce secteur en plein essor.

Une absence remarquée malgré des fonds colossaux

Malgré des lobbyistes de la crypto qui ont réuni des milliards de dollars pour influencer les élections, ni Biden ni Trump n’ont abordé le sujet lors de leur débat.

Des super comités d’action politique (PAC) soutenus par la crypto ont levé 202,8 millions de dollars et dépensé 93,6 millions pour cette élection.

Fairshake PAC, par exemple, a levé 177,8 millions de dollars et en a dépensé 70,8 millions principalement pour financer des publicités d’attaque pour les candidats au Congrès.

L’absence de discussion sur les crypto-monnaies pourrait être une stratégie politique délibérée.

Les sondages Gallup montrent que la crypto n’est pas la principale préoccupation des électeurs américains, qui classent plutôt l’économie, l’inflation, la mauvaise gouvernance et l’immigration comme les problèmes majeurs. En omettant le sujet, les candidats ont peut-être choisi de se concentrer sur les questions qui résonnent le plus auprès des électeurs.

Bien que le débat public ait ignoré la crypto, des engagements ont été pris en coulisses. Trump a promis de mettre fin à ce qu’il appelle la « guerre contre la crypto » de Biden et a rencontré des mineurs de Bitcoin pour discuter de la fabrication de la crypto en Amérique.

De son côté, Biden aurait montré des signes de se « radoucir » envers la crypto, bien que certains, comme Mark Cuban, craignent que la vague de mesures coercitives de son administration ne lui coûte l’élection.

Des voix pro-crypto marginalisées

Le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr., qui soutient ouvertement les crypto-monnaies, n’a pas été autorisé à participer au débat CNN.

Il a accusé le réseau d’avoir truqué les règles et a organisé un débat alternatif où il a exprimé ses vues pro-crypto.

Kennedy a affirmé qu’il utiliserait l’IA et la blockchain pour réduire les gaspillages gouvernementaux, réitérant une position qu’il avait déjà prise en avril.

Les super PAC crypto ont été parmi les plus gros collecteurs de fonds cette élection, mais leur influence directe reste à voir.

Protect Progress et Defend American Jobs, par exemple, ont dépensé ensemble 22,8 millions de dollars après avoir récolté 25 millions de dollars. Bien qu’ils puissent recevoir des dons de taille illimitée, ils ne peuvent pas se coordonner directement avec les campagnes, ce qui limite leur impact direct.

Malgré des efforts significatifs pour influencer la politique électorale, la crypto reste une question marginale dans le discours politique principal. Cela pourrait changer si les super PAC parviennent à mobiliser davantage l’électorat autour de cette question, mais pour l’instant, les préoccupations plus traditionnelles dominent.

Quelles implications pour l’avenir ?

Le silence sur les cryptomonnaies pourrait ne pas durer. Avec un deuxième débat prévu pour le 10 septembre, la question pourrait émerger, surtout si les acteurs de l’industrie continuent de faire pression pour une reconnaissance plus grande de leurs préoccupations.

Les élections présidentielles de novembre, avec leurs enjeux élevés, pourraient également forcer les candidats à aborder la question plus directement.

Pour les investisseurs en crypto, l’absence de discussion publique sur le sujet est un double tranchant. D’un côté, cela évite une régulation hâtive ou mal conçue ; de l’autre, cela retarde par ailleurs la clarté réglementaire nécessaire pour une adoption plus large. La communauté crypto doit continuer à se mobiliser pour faire entendre sa voix dans le débat public.

L’industrie crypto, forte de ses fonds de guerre impressionnants, attend de voir comment les événements évolueront. Avec les sondages montrant Trump légèrement en tête, mais Kennedy capturant une part non négligeable des intentions de vote, la dynamique politique reste fluide. La crypto pourrait encore jouer un rôle crucial dans les élections à venir, mais cela dépendra de la capacité de ses défenseurs à attirer l’attention des candidats et des électeurs.

Découvrez aussi : Le Salvador courtise l’Argentine pour embrasser le Bitcoin