Michael Saylor, autrefois vénéré comme un fervent défenseur du Bitcoin, semble aujourd’hui s’égarer dans une vision étrangement réductrice de cette technologie révolutionnaire. Dans un récent épisode du podcast Galaxy Brains, il a affirmé que le Bitcoin n’est pas une monnaie, mais uniquement un capital. Cette déclaration, accompagnée de sa promotion des stablecoins en dollars américains comme véritables monnaies numériques, a suscité un tollé au sein de la communauté crypto. Cet article explore pourquoi ces propos trahissent les fondements du Bitcoin et ce que cela signifie pour son avenir.
Saylor et sa vision étroite : Bitcoin réduit à un capital
Michael Saylor a choqué les amateurs de BTC en déclarant : « Ce n’est pas une monnaie, c’est un capital. » Selon lui, le Bitcoin n’est ni une cryptomonnaie ni une monnaie électronique, mais simplement un actif rare, comparable à de l’or ou à un Picasso.
Pourtant, cette interprétation ignore les propriétés fondamentales qui font du BTC une véritable révolution monétaire.
D’après le livre blanc de Bitcoin, il s’agit avant tout d’une « monnaie électronique pair à pair ». Cela signifie qu’elle a été conçue pour permettre des transactions sans intermédiaire, n’importe où dans le monde.
Réduire Bitcoin à un simple capital, c’est nier son rôle de moyen d’échange décentralisé. Cette perception étroitement capitalistique dénature sa proposition de valeur initiale.
Saylor a également comparé l’idée d’utiliser le BTC comme monnaie à celle de payer en lingots d’or ou en actions immobilières. Une telle analogie est absurde.
Contrairement à ces actifs traditionnels, le bitcoin est divisible, portable et facilement utilisable pour des microtransactions. En oubliant cela, Saylor tourne le dos à la philosophie originelle qui a fait son succès.
Enfin, en citant Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, pour affirmer que Bitcoin est un actif et non une monnaie, Saylor s’aliène davantage la communauté.
Rappelons que Powell représente l’institution même contre laquelle BTC s’érige : une machine centralisée et inflationniste. Le choix de cette référence est pour le moins étrange, voire provocateur.
La trahison des stablecoins : Saylor et le dollar numérique
Plus troublant encore, Michael Saylor semble prôner une adoption massive des stablecoins adossés au dollar. Il s’agit notamment de Tether (USDT) et USD Coin (USDC), comme véritables monnaies numériques. Pour un homme qui a longtemps été associé à l’esprit libertaire du Bitcoin, cette posture est surprenante.
Les stablecoins, bien qu’utiles dans certains contextes, restent sous le contrôle d’institutions centralisées. Ils dépendent de la politique monétaire du dollar américain, une monnaie fiduciaire que Bitcoin vise justement à désupplanter. En faisant la promotion des stablecoins, Saylor semble soutenir une centralisation accrue plutôt que l’autonomie financière promise par Bitcoin.
Pire encore, il propose un scénario où les grandes banques américaines, comme JP Morgan et Goldman Sachs, émettraient leurs propres stablecoins. Une telle stratégie renforcerait la mainmise des institutions financières traditionnelles sur l’économie numérique. Pour les adeptes du Bitcoin, cette idée est une hérésie. Ces banques symbolisent les excès du système financier actuel, que Bitcoin a été conçu pour contourner.
La vision de Saylor ne s’arrête pas là. Il a même suggéré que les stablecoins pourraient créer une demande massive pour les obligations du Trésor américain. Cette proposition, qu’il qualifie lui-même de « stratégie de génie maléfique », dévoile un plan visant à consolider la domination financière des États-Unis. Une telle démarche est diamétralement opposée à l’esprit décentralisé et apolitique du Bitcoin.
Bitcoin, bien plus qu’un capital
Le Bitcoin est bien plus qu’un simple actif financier. C’est une monnaie, un outil de liberté et une alternative au système monétaire actuel.
En le réduisant à un capital et en promouvant des stablecoins centralisés, Michael Saylor trahit les valeurs fondamentales qu’il prétendait autrefois défendre.
Sa vision étroite met en lumière un défi plus large pour la communauté crypto : rester fidèle aux principes initiaux tout en évitant les compromis qui pourraient diluer son essence.
Le Bitcoin n’est pas une extension du dollar. Il représente une évasion de ce système, une nouvelle voie où l’individu retrouve le contrôle sur sa richesse.
Michael Saylor peut bien proclamer sa « stratégie de génie maléfique », mais les partisans du Bitcoin ne devraient pas se laisser égarer. Le Bitcoin est de l’argent. Il est bien plus qu’un capital, et il ne doit jamais devenir un outil pour renforcer les structures qu’il était destiné à détruire.
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