L’histoire financière des États-Unis vient de tourner une page décisive. Le Sénat américain a adopté la loi GENIUS, un texte qui marque l’entrée officielle des stablecoins dans le cadre légal du pays. Plus qu’une simple régulation, cette loi ouvre une ère nouvelle où le dollar numérique et les cryptomonnaies stables deviennent des acteurs incontournables de l’économie.
Derrière ce vote bipartisan se cache une réalité plus profonde : les États-Unis ne veulent plus être spectateurs de la révolution crypto. Ils entendent en devenir les architectes. Mais quels sont les véritables enjeux de cette loi ? Et comment va-t-elle redéfinir l’équilibre entre innovation financière et
La loi GENIUS : Une régulation historique et une victoire inattendue pour le Bitcoin
Le Sénat a tranché. Après des années de flou juridique, les stablecoins disposent enfin d’un cadre clair. La loi GENIUS (Guiding and Establishment National Innovation for U.S. Stablecoins de 2025) impose des règles strictes : réserves en dollars vérifiables, audits mensuels, interdiction des stablecoins algorithmiques. Finies les expériences hasardeuses comme celle de TerraUSD (UST) en 2022.
Pourtant, malgré son nom, cette loi ne concerne pas que les stablecoins. C’est une porte ouverte pour le Bitcoin. Comment ? En sécurisant les « rampes d’accès » vers les cryptos. Les stablecoins, comme l’USDT ou l’USDC, servent de ponts entre la finance traditionnelle et le Bitcoin. En les régulant, les États-Unis légitiment indirectement tout l’écosystème.
Une manœuvre politique subtile. Le sénateur Bill Hagerty, à l’origine du texte, l’affirme : « Avec GENIUS, les États-Unis deviennent la crypto-capitale du monde. » Un message fort, alors que d’autres pays, comme Singapour ou la Suisse, se positionnaient en leaders. La loi exclut même les stablecoins conformes de la juridiction de la SEC, évitant ainsi un étouffement réglementaire.
Qui dominera l’avenir des paiements ?
La loi GENIUS n’est pas seulement une régulation. C’est une bataille pour l’hégémonie financière. Les États-Unis veulent que le dollar reste la monnaie de référence… même dans l’ère numérique. En encadrant les stablecoins, ils s’assurent que ces jetons restent indexés au dollar, et non à d’autres devises ou actifs.
Mais une question cruciale se pose : les stablecoins privés vont-ils cohabiter avec un futur CBDC (Digital Dollar) ? Le texte ne le dit pas explicitement, mais il prépare le terrain. Les entreprises émettrices devront obtenir des licences fédérales ou étatiques, ce qui pourrait avantager les acteurs traditionnels (comme PayPal ou JPMorgan) face aux pure players crypto.
Enfin, l’impact international sera colossal. Les stablecoins sont déjà largement utilisés dans les pays en développement pour contourner l’inflation. En leur donnant un cadre légal, les États-Unis renforcent l’attractivité du dollar… et leur influence géopolitique. Comme l’a souligné David Sacks, conseiller crypto de Donald Trump : « Cette loi étend la domination du dollar en ligne. »